Championnat du Monde DF95 2023

Sinon, aucun signe de COVID de mon côté ...

DES PHOTOS/
https://www.flickr.com/photos/catsails/sets/72177720308506905/

Le classement complet

bravo Gérald de même pour nos autres participants et merci d'avoir représenté la France dans l'enfer Britannique de ce plan d'eau , même si les juges n'ont pas tout jugé vous étiez dans le chaudron. Une preuve de plus que certains détracteurs de cette "chose" en plastique sortie d'une boite qui peut créer l'événement. A la prochaine

Salut à tous,
petit débrief de ce championnat ...par Olivier

FLEETWOOD GLOBAL 2023

Déjà, Fleetwood c’est loin. Les routes en Angleterre sont en très mauvais état. Nids de poules (voir d’autruches), travaux et bouchons, j’ai mis 8 heures pour faire les 450 km qui séparent Portsmouth de Fleetwood.


Je suis arrivé le vendredi soir sachant que le championnat (78 concurrents, 4 flottes et 17 pays) débutait le dimanche. Le samedi est consacré à la jauge et l’entrainement. J’ai retrouvé Gérald, Yann et Erwan et le suisse Grégoire qui s’est greffé à notre équipe francophone. Super équipe, tout le monde a été dans l’échange et l’entraide tout en respectant les choix de chacun entre : fourgon, hôtel, restaurant ou cuisine pour ma part.


La jauge : Les anglais ne rigolent pas. Une heure de RDV est fixée pour chaque concurrent, toutes les 15 minutes. Tout est vérifié. Les voiles sur gabarit. Inspection à l’œil du bateau et pesée des batteries. Le bateau doit être état sorti de boite. Aucun ponçage de coque ni d’appendice n’est toléré. Tout doit briller. Ayant un peu abusé du déglaçage, j’ai mis ma dérive et mon safran de rechange qui étaient neufs. Seul sont acceptés les coques et lests repeints et poncés. J’ai dû faire un choix entre les grosses batteries et les petites (écart de poids supérieur à 15 g). J’ai pris les grosses. C’est une erreur avec 2 petites, ça fait la journée. Tout le monde navigue avec des petites batteries (avantage dans la pétole). J’ai dû repasser à la jauge pour un bout mal passé sur ma bôme de foc de jeux B. Le mec (jaugeur) est une machine, il voit tout.


Le matos
Les voiles : 90% de la flotte navigue avec des voiles de sailmakers (catsails, dynamic de Toshingham, Socksails et les suédois en tissus de toile à spi qui marchent très bien), Il y a de tout. Côté rond de guindant, tout le monde semble revenir aux valeurs d’origine. Côté francophone dans l’ordre du classement : Gérald naviguait avec des PG (très jolies), Grégoire le suisse avec les voiles de la boite, Erwan avec des persos avec beaucoup de rond de guindant, Yann persos et moi voiles de la boite sauf le A de chez DG. Franchement je crois qu’il ne faut pas trop se prendre la tête, les voiles d’origine fonctionnent très bien. Après on a le droit de se faire plaisir en s’offrant des jolies voiles ou de se les fabriquer. Il faut surtout savoir les régler. Surtout ne pas hésiter à revisiter le tableau des réglages de base qui permet de s’y retrouver quand on est dans le doute.
Pour les petits gréements : ne pas hésiter à faire dans le costaud, j’ai dû changer toutes mes écoutes qui étaient d’un diamètre trop faible.


Pour tous les gréements : Il faut des marques (pataras, étais, balancine) pour changer de gréements rapidement et retrouver ses réglages de suite. J’ai également appris un truc : mes taquets de balancine étaient mal positionnés, ils doivent être le plus proche possible de la bôme pour pouvoir les régler d’une main.


Les coques : rien de particulier si ce n’est un bruit de parking qui dit que les coques de couleur seraient plus légères (pas de données fiables). De mon côté j’ai beaucoup appris. Mon interrupteur étant HS, j’avais fait le choix de brancher la batterie directement sur le récepteur. Grosse erreur ! J’ai vite remonté un interrupteur car devoir ouvrir et refermer le capot est une galère dans le gros temps. J’ai eu des problèmes d’étanchéité le deuxième jour et j’y ai laissé un récepteur et une batterie. Cela m’a valu un DNF et une descente en flotte D dans laquelle je me suis englué. Le diable se cache dans les détails…


En parlant de détails : J’ai beaucoup appris de notre président de classe, Gérald (suisse d’origine). Il rince son bateau après chaque manche (c’est de l’eau de mer), son bateau est ultra nickel, l’intérieur est organisé, tous les fils passent de manière simple et tout est visible et facile d’accès. Un modèle du genre, je l’ai copié et je pourrais vous montrer.
J’ai profité de l’expérience de Gérald pour graisser (à la graisse animale) les tringles de safran et d’interrupteur.


Petite astuce : Il est autorisé de raboter un peu l’arrière du châssis afin que la tringle de safran ne le touche pas.

Bon ben finalement au niveau coque, il y a des choses à dire, notamment concernant l’étanchéité. Il faut des patchs dès que le vent monte. Notre ami suisse doit m’envoyer les gabarits pour découper des patchs ajourés en vinyle (plus facile à découper) avec une languette pour les décoller.

Enfin, il faut bloquer la pantoire de GV qui ne demande qu’à reprendre sa liberté (je suis d’accord avec elle, rien ne vaut la liberté !!!). Chacun sa méthode, cyano, nœud…


Le club
Fleetwood est un plan d’eau particulier, pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une grande piscine d’eau de mer de 250 mètres de long pour 50 de large abritée derrière une dune. Le Fleetwood yacht club a 100 ans. C’est une vieille bicoque avec de vieilles anglaises qui tiennent le bar restaurant. Derrière, il y a l’espace technique. Un atelier ouvert à tous, des places délimitées au sol et numérotées (comme un parking) où chaque membre peut laisser son matériel. Un jet d’eau est à disposition. Tout à l’arrière du club, il y a toute l’histoire de la voile modèle réduit. Une salle remplie de bateaux. Des modèles avec régulateurs d’allures, du bois partout, des goélettes, des engins incroyables ! Et tout ça n’est pas en expo, ça navigue ! Je les ai vus sortir le soir après 18h00.
J’ai bien senti que le côté « frenchie en fourgon » n’était pas vraiment leur came, mais ils m’ont laissé squatter leur parking et leurs toilettes.


Côté nav…
Là on ne va pas se mentir, j’ai pris cher ! Après une première journée plutôt pas mal en flotte C et en tapant à la porte de la B, je me suis effondré le deuxième jour lors du changement de gréement de A à B. Il faut savoir que le comité de course est une machine et c’est important dans ce genre de manifestation.

Procédure : 10 minutes pour changer de gréement, appel en zone d’attente dès la fin du dernier bord de près de la flotte précédente. Dès que le comité autorise à mettre à l’eau, les 2 minutes sont lancées. Pas de place pour les « ouin ouin, je ne suis pas prêt).
Je n’étais pas prêt, gréement B pas réglé, bateau qui prend l’eau et plongée en flotte D, l’enfer… impossible de m’en sortir, j’ai fini 4 fois 7ème alors qu’il y a 6 montants.


Tactique : Fleetwood (dans les conditions que l’on a connu) n’est pas si compliqué. Il faut ne pas trop se foirer sur le départ. Ensuite c’est un long bord tribord. Là il faut aller vite, pour une fois arrivé à la berge, réussir à recroiser bâbord le moins mal possible. Et renvoyer tribord et ainsi de suite. La difficulté est de manger le moins possible sur le bâbord. En fait on utilise 50 % du plan d’eau. Le côté droit est difficilement exploitable avec parfois de belles surprises.
Côté francophone, on a essayé de se raisonner en évitant d’aller trop à droite. Il y avait des ados de fous le long de la dune mais c’était un enfer pour recroiser.


Au portant : je crois que c’est là qu’on est les plus forts. Erwan fait des trucs de fous, on a tous regagné des places sur ces bords, les gars de la team m’ont coaché et j’ai progressé à mort.
Par contre, dans le baston, et qu’il faut courir derrière ton bateau, oublie la caisse Ikéa, il faut une housse légère et pratique.


Arbitrage : c’était un peu particulier. Il n’y avait pas d’arbitre. Juste des coureurs qui devenaient « observers » et un empire pour trancher avec une procédure simplifiée. Ce n’était pas parfait. Je n’ai pas envie de trop m’étendre là-dessus. Ça pose problème quand la moitié de la flotte est anglaise …
De mon côté, je sais que je dois bosser les règles pour éviter les bêtises. J’ai sauté sur une manche pour avoir réparé un refus de tribord à l’arrivée sans avoir complètement refranchis la ligne. C’est con, ça me coute une descente en D et pas de de montée en B alors que j’étais 4…


En conclusion
J’ai surement oublié des tonnes de choses vu l’intensité et la richesse de cette semaine chez nos « amis » grands bretons. J’ai pris une bonne grosse branlée. Je dois être un peu maso parce que j’ai adoré ça.
« Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends » MANDELA
J’ai beaucoup appris, je garde un souvenir incroyable de ce voyage et je vous invite, suivant votre motivation, vos moyens et vos objectifs à vous lancer dans de grandes compétitions de de ce type.

Un grand merci à la team francophone pour son soutien et sa disponibilité.

Olivier VOISIN

L'événement est maintenant terminé. 

De l'avis général des participants, il s'agit de l'une des régates internationales les mieux organisées de tous les temps.

Le club de Fleetwood a été félicité pour sa planification et sa superbe organisation de l'événement. Un tel événement ne peut être entrepris sans l'engagement et le travail acharné des membres du club. 
Des remerciements particuliers sont adressés à Derek Priestley et David Rose, le directeur de course et le trésorier de l'événement, pour leur planification de l'événement. 
L'équipe administrative et événementielle composée de Bob Jolly, Eric Austwick, Peter Isles, Ian Hawtin, Steve Mattision, Ian Thompson et Trevor Bell. Maureen Priestley et Elaine Jolly ont assuré le fonctionnement de la cantine pendant toute la durée de l'événement, ce qui a été très apprécié par tous les concurrents. 
Merci à tous les autres membres qui ont contribué au succès de l'événement.

Beaucoup ont apprécié les activités sociales et le dîner de remise des prix.

MERCI A LA TEAM FRANCE pour leur participation et nous faire vivre ses beaux moments.

Merci Marc pour ton analyse, c'est très instructif même si pas au championnat. Au plaisir de se revoir...en septembre...triste.
Bon été à tous, cordialement, Christian FRA122

bonjour,
merci olivier pour ton analyse.
pour ceux qui veulent voyager, il y a ça.
Accessible depuis cherbourg en ferry:
https://www.mya-uk.org.uk/notice-of-race-mya-df95-national-championship-8th-10th-september-2023/?feed_id=251&_unique_id=645a57846baf8&fbclid=IwAR330Xoxg1MEoHMTQqTcqwZPX-tL6nYJhwgmU_q5sC-gxVt2B95L8piGCBg

merci! Olivier pour ce compte rendu très bien expliqué , cette façon de raconter l'épisode et les anecdotes je me suis régalé a le lire